Projet d’aménagement d’une cannebergière à Sainte-Anne-de-Sorel

L’entreprise agricole Fruits des îles Inc. désire implanter une cannebergière sur des lots agricoles situés au sud de chemin du Chenal-du-Moine, à Sainte-Anne-de-Sorel, dans la MRC Pierre-De Saurel. S’étendant sur une superficie de près de 700 000 m², le projet de cannebergière serait composé de 12 bassins de culture, d’un bassin d’irrigation, de deux bassins de récupération, d’une station de pompage et d’un bâtiment administratif avec une salle d’opération. Les bassins seront ceinturés de digues permettant de maintenir le niveau d’eau souhaité selon les différentes phases d’exploitation. 

Pour réaliser cet aménagement, le déboisement et le remblai de milieux humides sur ces lots seront nécessaires, ce qui occasionnerait une perte de 7 ha de milieux humides d’origine anthropique. Par la suite, les bassins de culture seraient recouverts d’une couche de sable d’une épaisseur d’environ 30 cm et les digues ceinturant la production seront constituées de terre provenant du décapage de la terre arable des champs. L’initiateur prévoit prélever le sable nécessaire sur un autre lot lui appartenant à Sainte-Victoire-de-Sorel.

Situé en plaine inondable près du fleuve et de la rivière Yamaska en Montérégie, le site présente des atouts favorables à la culture de la canneberge qui nécessite des quantités d’eau importantes et le maintien de conditions hydrologiques spécifiques qui varient en cours d’année, notamment lors de l’inondation des champs pour la récolte à la fin de l’automne et pour assurer la protection hivernale. Ces champs seraient aménagés en bassins de culture qui permettent le maintien d’un niveau d’eau adéquat.

L’eau nécessaire au remplissage initial du bassin d’irrigation et à la phase d’exploitation de la cannebergière serait prélevée directement dans le fleuve Saint-Laurent. Une conduite d’un diamètre de 40 cm traverserait le chemin du Chenal-du-Moine. Au bout de cette conduite souterraine, à environ 300 m de la rive, serait attachée une pompe sous-marine.

Lors de son exploitation, la gestion de l’eau se ferait en circuit fermé, l’inondation des champs se ferait par gravité, puis l’eau serait repompée dans le bassin d’irrigation après utilisation. Ce bassin d’irrigation serait rempli à partir du pompage de l’eau du fleuve, à la mise en place des champs de culture et par la suite le pompage servirait à compenser les pertes d’eau.

Selon l’étude d’impact sur l’environnement réalisée par l’initiateur, le développement de la cannebergière aurait notamment des impacts majeurs sur l’avifaune et les milieux humides.

Pour minimiser les impacts en lien avec la perte de milieux humides et terrestres pouvant être utilisés par l’avifaune, l’initiateur entend créer, sur le pourtour du bassin d’irrigation, des habitats favorables à la bernache du Canada et à la nidification des hirondelles. Il entend également créer de nouveaux milieux humides sur le lot de Sainte-Victoire-de-Sorel pour compenser ceux qui seraient détruits sur le site de la future cannebergière.

L’initiateur prévoit aussi installer des nichoirs à chauves-souris et préserver le corridor faunique au sud de la cannebergière afin de limiter l’impact sur les chiroptères. Il compte également disposer des ruches sur les digues pour permettre la pollinisation des plants de canneberges.

Pour plus d'information, consultez le résumé de l'étude d'impact.