Projet d'agrandissement du lieu d'enfouissement technique à Champlain

Le lieu d’enfouissement technique (LET) situé à Champlain appartient à la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie (Énercycle), un organisme regroupant 37 municipalités de la région. C’est toutefois Matrec, une division de GFL Environmental Inc., qui en gère les opérations.

Le LET reçoit des résidus ultimes issus des secteurs résidentiel, institutionnel, commercial et industriel ainsi que de la construction, rénovation et démolition (CRD). Dans le cadre d’un projet pilote, il accueille aussi des résidus fins issus du procédé de tri et de recyclage des matériaux de CRD.

Afin d’assurer la poursuite et le développement des activités du LET après 2023, moment où il atteindra sa pleine capacité, Énercycle, l’initiateur du projet, souhaite y ajouter une capacité de 5,75 M m³ et faire passer sa capacité annuelle de 150 000 à 250 000 t. Cela permettrait d’enfouir davantage de résidus fins de CRD (100 000 t. par année) et de desservir de nouveaux clients de l’Estrie, de la Montérégie et de la Communauté métropolitaine de Montréal. 

Énercycle prévoit l’aménagement de 17 cellules sur une superficie de 25,7 ha. Elles seraient creusées à une profondeur de 6 à 12 mètres et entourées d’un écran d’étanchéité. Au-dessus du sol, elles s’élèveraient à une hauteur de 46 m. L’organisme entend munir ces nouvelles installations de systèmes de gestion des eaux pluviales, de collecte et de traitement des eaux de lixiviation (eaux percolant dans les massifs de déchets) et de gestion du biogaz. Il maintiendrait également une zone tampon de 50 m autour du site.

Chaque cellule ferait l’objet d’une phase de construction, d’exploitation et de recouvrement jusqu’à la fermeture du lieu aux alentours de 2045. L’initiateur effectuerait ensuite un suivi pour une période de 30 ans. Le coût du projet est estimé à 174 M$.

Impacts sur l’environnement et mesures d’atténuation prévues

L’aménagement des cellules entraînerait une perte de végétation terrestre (25,5 ha) et de milieux humides (3,0 ha au maximum). Il en découlerait une perte d’habitats fauniques, notamment pour des amphibiens, reptiles, mammifères et oiseaux, dont le pioui de l’Est, une espèce considérée préoccupante en vertu de la Loi sur les espèces en péril. À ce chapitre, Énercycle propose, par exemple, de revégétaliser chaque cellule dès sa fermeture.

L’initiateur entend respecter les critères et les normes entourant le climat sonore. Concernant la qualité de l’air, un dépassement de la norme en sulfure d’hydrogène (H₂S) est toutefois attendu. Par ailleurs, des GES seraient produits tout au long du projet. Parmi les mesures pour limiter cet effet, Énercycle prévoit valoriser une partie du biogaz récupéré des cellules pour produire de l’énergie. Le reste serait brûlé.

Énercycle estime également que la circulation des camions s’intensifierait sur la route Sainte-Marie, qui croise un sentier de motoneige et côtoie une piste cyclable. À ce propos, il envisage, entre autres, d’augmenter la charge des camions pour en diminuer le nombre. 

Pour plus de détails, voir le résumé de l’étude d’impact.

Consulter le rapport du BAPE 372